Toutes les oranges vendues par les groupes
« La vente a commencé en Italie du Nord, puis à Briançon, puis en Paca, Rhône-Alpes... par le bouche à oreille, raconte Arnaud. Ont suivi Lille et le nord de la France, la Belgique, le Sud de l'Allemagne. Il y a quelques groupes en Suisse. Toutes les oranges sont vendues par les groupes d'achats. Dix jours à l'avance, les commandes sont entrées sur le site. On a dix jours pour s'occuper de la récolte, du tri, et de l'expédition au jour de départ prévu. »Arnaud désigne des palettes dans l'entrepôt :
« Ces palettes vont partir à Embrun (Hautes Alpes) ce jeudi (8 février). Embrun et Guillestre sont des vieux groupes très importants. Ils font un camion à tous les deux. Pour la région Paca, il y a trois autres camions qui partiront vendredi. La semaine dernière en Bretagne, il y en a eu quatre. Un à Rennes, un pour la Vendée et Nantes, un pour le sud 35, un qui est allé jusqu'à Brest en passant par le sud Morbihan et sud Finistère. Un autre, pour les Côtes d'Armor et le sud Normandie. »Quatre camions desservent le sud de la France : Marseille Montpellier, Toulouse, Bordeaux. Jusqu'à Poitiers, « un grand groupe : il leur faut un camion ».
De septembre à juin
« Beppe (Guiseppe) est en charge de toutes les campagnes. Il répartit le travail de trois ou quatre équipes de ramassage de cinq à sept salariés saisonniers. en fonction des besoins, dans les zones où il y a des producteurs. »A l’entrepôt la saison commence en septembre et finit début juin. Le tri sur la machine est important à partir de fin octobre et jusqu'à fin avril. D'autres salariés sont à temps plein.
« Guiseppe est associé et saisonnier, c'est l'un des fondateurs. L'été il travaille comme garde forestier, pour lutter contre les incendies. »Chaque producteur livre ses produits à l'entrepôt. Les oranges sont calibrées par la machine et triées à la main pour les défauts. Les petites sont mises de côté et vendues à prix coûtant à ceux qui font des jus ou aux groupes qui les donnent à des associations humanitaires.
Deux catégories de producteurs
Le Galline Felici réunit deux catégories de producteurs : les associés à qui on prend les oranges en priorité. Ils n'ont pas l'obligation de donner toute leur production à la coopérative. Et les simples producteurs à qui l'on demande des fruits quand il y a besoin. Quelques-uns donnent toute leur production, car ils veulent devenir associés. Aujourd'hui, la coopérative rassemble 50 associés, sur une moyenne de 5 ha, et autant de producteurs non associés, soit environ une centaine au total. Il y a 15 ans quand la coopérative est née, les créateurs étaient dix.
Entre les équipes de récoltes, celles à l'entrepôt, et nos administratifs, on doit être plus de 50 salariés », souligne Arnaud. Les transporteurs sont indépendants, mais certains travaillent exclusivement avec nous, pendant la saison. »Le Galline Felici pèse beaucoup dans l'économie de la région..
Avec un objectif social
En même temps qu'une exigence économique, la coopérative vise un objectif social : elle réserve de l'argent géré en interne. Par exemple, si un adhérent explique : "Je vais perdre toute ma production, est-ce que vous pouvez m'aider ?" Sur demande, des aides sont ainsi débloquées ponctuellement. Un projet de Fonds « Galline sociale » est en réflexion pour de tels projets.
Cathy, l'une des salariées, gère les aspects sociaux, Pour sponsoriser, par exemple, l'équipe de rugby d'un quartier populaire.
« Ce club s'est monté dans un quartier de Catane. C'est plus qu'un club de rugby. Il y a un aspect social avec les gamins, il y a une bibliothèque, un accompagnement des devoirs. C'est un grand club de quartier, il a toujours été au niveau national »Jean-François Bourblanc
(1) le Consortium sicilien Le Galline Felici « Les Poules Heureuses », est une forme de coopérative. Arnaud raconte les origines : « Ce nom singulier de Galline Felici symbolise notre libération du marché inhumain ». C'est une forme de coopérative de producteurs. A la différence des coopératives agricoles françaises, l'apport exclusif de toute une production n'est pas obligatoire.
Pour en savoir plus :
Voir le site des Galline Felici, en français.
Contact pour l'accueil des visiteurs : aziendeaperte@legallinefelici.bio
Dans la campagne de Calta Girone, non loin de Catane, (Sicile) Michele Russo produit des figues de barbarie pour améliorer le sol de son exploitation. Ces cactus favorisent la biodiversité, la culture de nombreuses plantes et arbres comme les chênes liège. Associé et salarié de la coopérative Le Galline Felici, agronome, paysan et chercheur, il témoigne. Lire la suite
Quand le camion arrive aux Jardins du Breil entre vingt et trente membres du groupement d'achat Rennes des oranges aide les deux chauffeurs à décharger les palettes d'agrumes. Le nombre varie entre 6 et 9 palettes d'un mois à l'autre : une demi tonne par palette. Puis des chaînes se mettent en place pour répartir les produits de chaque groupe : chaque livraison varie selon les commandes des adhérents : oranges, pamplemousses, citrons, clémentines mais aussi parfois des amandes...
Surtout des agrumes
Chacun vient chercher sa commande
Un cours de cuisine.
(1) Les prix des produits, tous bio, sont plutôt bas. En avril 2024, le kilo d'oranges bio à jus, Tarocco, a coûté 2,06€. Elles sont vendues par cageot de 12kg (24,69€) . Le prix peut varier de quelques centimes chaque mois.
Rennes des oranges a adopté une charte de qualité.
Pour contacterrennes.des.oranges@gmail.com
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